Français – 3è4

Corrigé questionnaire poème Prévert

Séance …. : Combattre les inégalités.

Prévert, La Grasse matinéeParoles, 1949.

Campagne de sensibilisation à l’initiative de l’association Aurore, 2015.

Résume le poème en quelques phrases:

Le poème raconte une histoire, celle d’un homme « qui a faim », un « vagabond ».

  1. Quels mots ou groupes de mots t’ont permis de suivre le fil des événements ? Relèves-en quelques-uns.

L’homme n’a pas mangé depuis trois jours / trois nuits , et il se retrouve à six heures du matin  à se regarder dans la vitrine de chez Potin. La faim le taraude, il rêve qu’il mange. Il continue son chemin, il trouve Un peu plus loin le bistrot. Il continue à fantasmer sur un café-crème et croissants chauds.

Ce poème se présente comme un récit, il raconte une histoire. Les indices qui permettent au lecteur de suivre le fil du récit sont les indicateurs de lieu et de temps.

  1. De quel point de vue les événements sont-ils présentés ? (dans la tête de qui sommes-nous ?) Justifie ta réponse.

« Il est terrible ce bruit quand il remue dans la mémoire de l’homme qui a faim », « il se regarde », « il n’y pense pas, il songe, il imagine une autre tête »… Nous sommes dans la tête de l’homme qui a faim, nous suivons son regard et se pensées : c’est un point de vue interne. 

  1. A quoi le vagabond pense-t-il le plus ? Justifie en citant le texte.

L’adjectif « terrible » est répété 4 fois, il qualifie le bruit de l’œuf cassé qui hante l’homme qui n’en peut plus d’avoir faim.

Le champ lexical de la nourriture est omniprésent : c’est une obsession pour le vagabond.

l’oeuf dur (v. 2), une tête de veau (v. 16), avec une sauce vinaigrette (v. 17), une tête de n’importe quoi qui se mange (v. 18), ces pâtés ces bouteilles ces conserves (v. 34), poissons morts protégés par les boîtes (v. 35), café-crème et croissants chauds (v. 41), sardines à manger (v. 46), oeuf dur café-crème (v. 47), café arrosé rhum (v. 48), soit un café arrosé (v. 56), deux tartines beurrées (v. 58).

La situation est d’autant plus terrible que la nourriture est hors de portée :

Les vers 34 à 39 rappellent la logique de la société, il y a profusion de nourriture derrière les vitrines de chez Potin mais elle est inaccessible.

Voir les vers ci-dessous :

« poissons morts protégés par les boîtes

boîtes protégées par les vitres

vitres protégées par les flics

flics protégées par la crainte »

à Le dernier mot d’une proposition est repris au début de la proposition suivante, cet enchainement montre la volonté de protection et on aboutit à une constatation ironique et dérisoire : « que de barricades pour 6 malheureuses sardines » vers 39.

  1. Que ressent-il ? Dans quel état est-il ? Justifie.

Vers 12 à 20, utilisation du langage familier, « il s’en fout de sa tête », « tout le monde se paie sa tête » vers 22 : jeu de mots. Il imagine une tête de veau, à tel point qu’il en salive et « remue » la mâchoire.

À partir du vers 42, on constate les effets physiques de la faim sur l’homme « il titube » et  les mots qui évoquent la nourriture s’embrouillent dans sa tête pour former un « brouillard » métaphore.

  1. A quoi est-il conduit ? Par quels mots précisément cela est-il suggéré ?

Le crime n’est pas raconté mais il est suggéré par une association de mots : « crème / crime », et le glissement d’une sonorité à une autre.

Après une ellipse au vers 51, on comprend qu’il a assassiné Un homme (v. 52) pour lui voler deux francs (v. 55) et se payer son café et deux tartines beurrées (v. 58).

Ellipse : un moment plus ou moins long est passé sous silence.

  1. Le vagabond est-il condamné par le poète ? Justifie.

Le poète ne condamne pas l’acte meurtrier, il veut  montrer que c’est la faim qui l’y a poussé, que la société repose sur des inégalités et que cela peut conduire à des drames.

Les vers 53 à 59 font penser à un article de journal qui relate le crime.

L’élément mis en évidence est : La somme, dérisoire mise en rapport avec le crime commis, tuer quelqu’un pour un café et deux tartines !

  1. Ce poème est-il engagé ? Explique.

Oui ce poème est engagé, il dénonce les inégalités sociales de la société française des années 50.

Malheureusement cette situation n’est pas unique et Prévert généralise son propos  pour en faire une critique de la société en général :

  • Répétition des 4 vers initiaux à la fin : la situation risque de se reproduire.
  • Le personnage n’est pas nommé, il est désigné par la périphrase l’homme qui a faim, ce procédé généralise ce cas particulier à tout homme dans cette situation.
  •  Le poète nous avertit donc : à l’avenir, dans l’état actuel de notre société qui exclut certains de ses membres, les laisse à la marge, on aura à faire face à ce genre de tragédie, de plus en plus souvent.

Oral : Propose une lecture du texte. As-tu rencontré des difficultés ? Précise lesquelles.

Le poème est long, les vers irréguliers, il n’y pas de rimes, alternance vers longs, vers courts qui met en valeur les vers courts, pas de ponctuation pour guider la lecture.

Lecture d’image : Quel est le but de cette campagne selon vous ? Expliquez les slogans et le choix des textes. Quel effet a-t-on voulu produire sur le lecteur ?

La campagne de sensibilisation vise à défendre la cause des exclus et sans domicile fixe. En effet, dans chacune des images, une personne vivant dans la rue est représentée, les noms « Galère» et « Dehors » renvoient à la précarité, le slogan enfin invite à aider les personnes dans le besoin.

 Les textes du slogan renvoient à l’univers du luxe en faisant appel à des noms de grands couturiers qui sont détournés pour créer des jeux de mots associant l’univers du luxe et la misère.

Le terme « élégance » est paradoxal, car il renvoie à l’univers du luxe alors que les personnes représentées vivent dans le dénuement.

Le mot «élégance» renvoie ici au sens moral et non à l’apparence. C’est un terme polysémique.

Les noms de l’accroche «Jean-Paul Galère» et « Christian Dehors » sont des paronymes de marques de luxe.

Le public peut être dérouté, surpris, il a  matière à réflexion.

À faire pour la séance du lundi 23 mars de 10:05 à 11:00

Travail à faire  pour le lundi 23 mars:

  1. Vocabulaire

Cherchez le sens des mots ci-dessous et notez leur définition :

omniprésent

profusion

dérisoire

 précarité

polysémique

paronymes

L’expression « faire gras » (pour expliquer le titre du poème) :

 

  1. Langue

Faire l’activité du fichier Grevisse d’AP pages 108 et 109.

 

LECON A APPRENDRE

  1. Un mot peut avoir plusieurs sens : c’est la polysémie. Elle est essentielle en littérature car: elle permet de créer des jeux de mots et des figures de style.
  1. Le champ sémantique et l’ensemble des sens d’un mot, tels qu’on peut les trouver dans un article du dictionnaire.
  1. Le sens dénoté d’un mot se trouve dans le dictionnaire, c’est celui sur lequel tout le monde s’accorde de façon neutre et objective. Il peut y en avoir plusieurs. Ex : bras (1.membre supérieur du corps humain (sens propre) /2. Personne qui travaille (sens imagé)/ 3.partie d’une machine / 4.partie d’un cours d’eau).
  1. Le sens connoté d’un mot correspond aux images, émotions et sentiments que ce mot évoque. Il varie selon les personnes et le contexte dans lequel elles se trouvent. Ex : Noël peut évoquer la neige, la fête, les cadeaux, les réunions de famille…. / Le mot « été » peut évoquer la plage, les vacances, le soleil, la joie…
  1. Les connotations d’un mot peuvent être mélioratives opéjoratives.

Ex: une maison (neutre) / une masure, un taudis, un bouge (péjoratif) / une demeure (mélioratif).

Ex: un chauffeur / un chauffard 

Expression écrite Non comptabilisé

À faire pour la séance du lundi 23 mars de 10:05 à 11:00

Travail à faire pour le mercredi 25 mars :

 

Expression écrite

Pensez-vous que les artistes (poètes, romanciers, chanteurs, cinéastes…) doivent parler de la misère ?

[Analyse du sujet en quelques questions : La misère et les inégalités  sociales  sont-elles toujours d’actualité dans notre société ? L’art est-il un moyen efficace pour dénoncer la misère ? L’art doit-il être engagé, est-ce une de ses fonctions ?]

Formulez votre opinion en développant deux arguments entièrement rédigés et deux exemples qui viendront les illustrer.